Ces start-up de Nouvelle-Aquitaine veulent changer la mobilité

(Paris, le 18 juillet 2018)

Avez-vous déjà entendu parler de Gazelle Tech, Exoès, Greenspot ? Ces jeunes pousses proposent de réduire le CO2 et de rendre plus accessible la mobilité électrique.

Elles sont issues de l’écosystème bordelais. Ces trois sociétés ont fait état de leurs avancées techniques lors d’une conférence sur la mobilité bas carbone, organisée le 28 juin dernier à la CCI de Bordeaux par l’association Aquitaine Croissance Verte.

La première de ces start-up, Gazelle Tech, veut proposer un véhicule urbain bien plus léger. Grâce à une conception en matériaux composites (technologie Aerocell), son véhicule ne pèse que 650 kg. Et pourtant, il peut accueillir 5 personnes. L’allègement permet de réduire la consommation d’énergie et de dimensionner au plus juste la motorisation. Ainsi, avec un moteur 3 cylindres essence (d’origine Ford) de 70 ch, la Gazelle revendique une consommation de 3 L/100 km et une autonomie de 700 km. En version électrique, elle a aussi une consommation plus frugale. Celle-ci est estimée à 70 Wh par km et permet donc à l’auto de parcourir 180 km avec moins de batteries que les véhicules conventionnels. Evidemment, il ne s’agit encore que d’un concept. Toutefois, les membres de l’équipe savent faire. Ils ont travaillé chez des constructeurs automobiles, aussi bien dans le domaine de la compétition que dans la série. Aujourd’hui, Gazelle Tech intéresse à la fois des collectivités en France, mais aussi des clients dans des pays émergents. Le véhicule s’accompagne d’un concept de micro-usine pour le montage sur place. A noter que la start-up n’est pas focalisée sur une seule motorisation. A côté de l’essence et de l’électrique, elle pourrait proposer aussi de l’hydrogène.

Exoes est aussi une société à fort potentiel. Créée en 2009, par des ingénieurs en provenance de Faurecia, Bosch, Renault ou Total, la société joue le rôle d’un bureau d’études. Sa spécialité est notamment la gestion thermique et la récupération de chaleur. Et ce savoir-faire peut s’appliquer dans la batterie de demain. Exoes a mis au point un système basé sur le refroidissement qui pourrait permettre demain de recharger en seulement quelques minutes la batterie d’un véhicule électrique. Un partenariat a d’ailleurs été signé en ce sens avec Saft, le fabricant français récemment racheté par Total pour près d’un milliard d’euros. Exoes reste discret sur cette innovation, mais elle pourrait avoir un certain effet sur le marché. En attendant, la jeune société essaie de se positionner aussi sur la pile à combustible, car elle est persuadée que la mobilité électrique à batterie ne pourra pas satisfaire tous les usages.

Quant à Greenspot, filiale de Enersoft SAS, elle est née en 2016 à Eysines, près de Bordeaux. La startup vient de lever 1 M€ pour recruter cinq personnes et développer son offre « Greenspot easy » dont l'objectif est de louer des bornes de recharge pour véhicules électriques aux grandes enseignes, partout en France. Le concept est de proposer un service « tout en un », avec la location de bornes, la maintenance, la supervision ou encore le référencement via une application géolocalisant les points de charge. Greenspot implante des bornes pour voitures et pour vélos. La société vise en fait les lieux de vie, qui sont tout aussi bien les enseignes de grande distribution que les cinémas, les restaurants, les parkings.  La jeune pousse, qui travaille avec plusieurs fabricants de bornes français, estime que son concept apporte de la réassurance. Il devient ainsi possible de faire du « biberonnage », en branchant sa voiture, le temps de faire des courses, de se restaurer ou de voir un film.