Espoir ou désillusion, optimisme ou déprime, l'image du verre à moitié plein ou à moitié vide n'a jamais été autant d'actualité. La reprise est là, nous dit-on ; ah bon, mais où ?
Certes, les derniers chiffres des ventes automobiles en France en décembre 2013 sont un peu plus encourageants : +37,9% pour Renault avec 42 000 véhicules particuliers vendus, +10,6% pour PSA avec 46 800 ventes, mais dès que l'on met en perspective le cumul de l'année, le constat se fait plus nuancé. Le retard est bien là. Sur le marché VP + VUL, Renault et PSA - pour ne prendre que ces deux constructeurs français - enregistrent une légère baisse de 0,7% pour le premier et une baisse de 7,2% pour le second par rapport à l'an passé.
On peut se consoler en observant l'Espagne, où les immatriculations viennent de rebondir, ou la Grande-Bretagne, dont le marché croît pour le 20ème mois consécutif.
Mais on peut aussi faire la grimace à la lecture des propos de Rupert Stadler, Président du directoire d'Audi, qui estime que le marché automobile européen ne devrait pas se reprendre avant la fin de la décennie. Alors, qui croire ? Que croire ?
20 millions de véhicules vendus en Europe en 2020, comme le prévoyait il y a quelques années le très optimiste Carlos Ghosn ? 100 millions d'unités dans le monde comme semblent l'indiquer les dernières courbes des instituts spécialisés ? Le sacre de l'électrique, ou son désaveu ? La fin programmée du diesel ? La revanche de l'essence ? L'irruption de la pile à combustible, de la voiture connectée ?
Personne ne sait vraiment, d'autant que les comportements des consommateurs changent très vite, attisés par la crise, l'évolution des technologies, le nouveau vivre ensemble. Qui aurait misé sur l'autopartage, le covoiturage, ou le vélo il y a seulement deux ou trois ans ? Qui aurait cru que la part modale de l'automobile diminuerait autant, que nos déplacements urbains se reporteraient sur d'autres moyens de transport, ou que le véhicule d'occasion ferait d'aussi bons scores ?
Nous vivons sans doute une période charnière où chacun se cherche. Qui gagnera parmi les nouveaux entrants, les nouveaux concepts, les nouvelles offres ? Une seule chose est sûre, nous continuerons de bouger. L'avenir est au nomadisme, à la mobilité ; reste à savoir quelles formes prendra cette dernière.
