Guide pratique pour une meilleure mobilité en entreprise

(Créé en Juillet 2011)

Les entreprises, administrations, associations ont besoin de mobilité et des transports qui vont avec. Ce besoin augmente régulièrement. Transports « professionnels » qui incluent tous les déplacements effectués dans le cadre de son emploi. Transports dits « pendulaires » des salariés qui effectuent le trajet entre leur domicile et leur lieu de travail. Transports des visiteurs qui rejoignent un site (fournisseurs, clients, partenaires, public). Transports enfin des marchandises que l’entreprise produit, utilise ou vend. Ces transports, pourtant vitaux, sont aujourd’hui mis en cause. Tous modes confondus, ils constituent la première source d’émission de dioxyde de carbone (CO2) en France avec 33 % des émissions totales du pays en 2008. Le CO2 est l’un des principaux gaz à effet de serre qui serait responsable du changement climatique mondial.

Au sein de l’ensemble des transports, les transports routiers représentent 94 % des émissions de CO2. Ils émettent également des polluants chimiques locaux et des particules fines qui stagnent dans l’air et affectent gravement la santé humaine et détériorent les biens matériels (bâtiments) et les écosystèmes (végétaux, animaux). Chaque année, une voiture rejette en moyenne trois fois son poids en polluants. Les transports s’accroissent de façon vertigineuse depuis 1960 (le transport routier — voitures et camions — s’est multiplié par plus de 7 entre 1960 et 2008) et la vie économique et plus particulièrement la mobilité liée à la vie professionnelle est la raison de cet accroissement. En Ile-de-France, 35 millions de déplacements sont effectués chaque jour, dont 11,4 millions dans le cadre professionnel. De plus, 75 % des trajets domicile / travail se font en  voitures individuelles, le conducteur étant le plus souvent seul à bord. Aussi, l’impact des transports routiers individuels dans la vie quotidienne de chacun est grand : bruit, embouteillages, fatigue et irritation, accidents et consommation d’espace sans cesse grandissante. Leur efficacité est aujourd’hui remise en cause par leur succès même et l’effet de saturation induit.

Enfin, posséder et utiliser une voiture coûte cher, pour l’entreprise quand elle fournit un véhicule, comme pour le salarié qui utilise sa voiture personnelle. À titre d’exemple, un automobiliste qui habite à 20 km de son lieu de travail dépense entre 3 000 et 6 000 euros par an pour aller  travailler. Dans les entreprises et les collectivités locales, le choix de mettre en place des véhicules thermiques, électriques, de l’autopartage ou du covoiturage ne devrait être que la conséquence d’un processus de réflexion sur la mobilité des collaborateurs mené en amont, que ce soit dans le cadre des missions ou des trajets domicile-travail. De plus en plus, les entreprises vont s’apercevoir que l’on prend le problème à l’envers, car on raisonne d’abord en termes de solution (souvent automobile) et non pas de réponses à une question préalablement posée.

Les changements culturels qui s’opèrent au sein des entreprises font que celles-ci deviennent de plus en plus mûres sur le sujet et vont se poser la question du déplacement de leurs collaborateurs de manière globale. Elles savent aujourd’hui que la réponse à la problématique de la mobilité n’est pas unique. La réponse n’est pas seulement l’achat ou la location d’un véhicule, qu’il soit thermique ou électrique. La réponse est multimodale et multi-énergie.

Nous entrons dans l’ère de la diversité où la voiture tiendra toujours, et heureusement pour notre liberté et notre plaisir, une place centrale, mais aux côtés d’autres modes de transport et d’autres technologies. C’est sans doute un changement profond qui fait que les professionnels de l’automobile ne pourront plus seulement apporter une solution en termes de véhicules, mais une solution en terme de mobilité. Avant d’en arriver là, il faudra procéder à un audit de mobilité de l’entreprise et en tirer un plan d’actions et d’équipement : c’est ce que l’on appelle un plan de mobilité ou Plan de Déplacements Entreprise (PDE). C’est tout l’objet de ce nouveau cahier de l’OVE.

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