(Paris, le 21 octobre 2021)
Si aujourd’hui les véhicules utilitaires légers restent encore très majoritairement fidèles au diesel (près de 90% des immatriculations), faute de modèles électrifiés suffisants et en raison de la persistance de barrières psychologiques de la part des clients, les choses sont en train de changer doucement.
Les constructeurs (Renault, Stellantis, Nissan, Mercedes, Ford) annoncent le lancement de modèles 100% électriques pour les prochains mois, tandis que les entreprises sont de plus en confrontées à des obligations de verdissement de leurs parcs, pour pouvoir continuer à accéder aux centres-villes et à leurs clients finaux.
« L’intérêt est grandissant, tant dans les grandes flottes, qui mettent en place des structures dédiées à ce verdissement, que dans les parcs plus petits, qui doivent souvent procéder à l’électrification de leurs flottes de VUL à la demande de certains de leurs clients », expliquait Pierre-Yves Le Berre, Vice-président Strategy & Marketing chez Watea by Michelin, lors des derniers Ateliers du Journal des Flottes. Toutefois, mettre des véhicules utilitaires électriques à la route n’est pas tout ; il faut aussi installer une station de recharge, régler les éventuels problèmes d’itinérance (en qualifiant les endroits où il sera possible de faire de la recharge opportuniste des VUL). Autant de freins qui peuvent mettre à mal les meilleures intentions.
Watea by Michelin a ainsi lancé un système d’abonnement incluant la fourniture du véhicule utilitaire électrique, la borne de recharge, l’itinérance (via notamment des superchargeurs avec réservations). Pour « arriver le plus rapidement possible à la neutralité économique », l’entreprise travaille notamment sur la polyvalence des fourgons et apporte son expertise dans le choix du véhicule correspondant au kilométrage et à la capacité de chargement voulue par le client.
Les modèles d'utilitaires à hydrogène arrivent
Si le véhicule utilitaire se branche progressivement à l’électrique, demain, il pourra également rouler à l’hydrogène. Renault a présenté le 14 octobre dernier son Master hydrogène (Master Van H2-Tech), premier modèle issu de la co-entreprise Hyvia, entre la marque au losange et Plug Power. Annoncé avec une autonomie de 500 km, il sera commercialisé en 2022. Dédié au transport de marchandises et de colis, le Master hydrogène fonctionne avec une batterie de 33 kWh complétée par une pile à combustible de 30 kW faisant office de prolongateur d’autonomie.
Dans les mois qui viennent, rappelle David Holderbach, PDG de Hyvia, deux autres modèles seront présentés : le Master Châssis Cab H2-TECH, un grand fourgon doté d’une autonomie d’environ 250 km ; et le Master Citybus H2-TECH, un minibus urbain pouvant transporter jusqu'à 15 passagers avec une autonomie d’environ 300 km. La démarche produits d’Hyvia est complétée par un écosystème offrant une gamme de stations (à l’achat ou en location) qui pourront être associés à une production d’hydrogène sur site par électrolyse. Rappelons que Renault vise 30 % de VUL à hydrogène en Europe d’ici 2030.
De son côté, Stellantis table sur 2 000 utilitaires à hydrogène d’ici deux ans produits par Opel sur son site de Rüsselsheim, en Allemagne. Trois fourgons seront concernés par l’opération : l’Opel Vivaro-e Hydrogen, le Peugeot e-Expert Hydrogen et le Citroën e-Jumpy Hydrogen. Les premiers modèles sortiront dans les prochaines semaines pour les marchés français et allemand avec une autonomie affichée de l’ordre de 400 km.