mercedes batterie

(Paris, le 7 mai 2020)

Pour électrifier sa gamme automobile, Mercedes développe l’hybride rechargeable et le 48 volts. Elle préfère par ailleurs mettre l’accent sur la batterie plutôt que la pile à combustible.

Pourtant Daimler et Volvo viennent d’annoncer une alliance dans l’hydrogène. Mais c’est dans le domaine des camions que cela se passe. Le groupe allemand estime que le marché se situe plutôt dans le poids-lourd, car la batterie n’y est pas compétitive.

C’est la raison pour laquelle il va mettre son expérience de la production de piles à combustible au service de Volvo, avec qui il va développer des composants pour ce marché du transport routier et de la mobilité lourde.

Ce revirement signe en revanche l’arrêt de mort des projets hydrogène de la firme à l'étoile dans l’automobile. Le SUV GLC-F Cell, qui était diffusé au compte-gouttes et uniquement en Allemagne (environ 3 000 exemplaires), n’est plus fabriqué.

Les derniers modèles sont en cours de livraison. Daimler pourra toutefois revenir à l’auto si les conditions sont réunies. Cette décision intervient alors que BMW s'apprête à lancer sa première voiture à pile à combustible en parteneriat avec Toyota.

En attendant, le groupe se concentre sur le développement de sa gamme EQC. Malgré les 600 kg de batteries, l'autonomie d'une voiture électrique dépasse rarement les 400 km. Daimler estime cependant que la technologie sera vraiment au point en 2039.

A cette date, les batteries n’utiliseront plus de matériaux rares ou nocifs (lithium, cobalt…) et présenteront un bilan carbone neutre. Elles seront constituées d’éléments organiques avec du graphène et un électrolyte à base d’eau. C’est cette technologie qui équipait par exemple le concept car AVTR présenté en début d’année au CES de Las Vegas. De taille compacte, la batterie revendiquait une capacité de 110 kWh pour une autonomie de plus de 700 km.

Mais, il y aura au préalable des étapes à franchir. Pour le Dr. Andreas Hintennach, qui dirige la recherche sur les cellules de batteries chez Daimler, il faudra travailler à la fois sur la sécurité et sur le recyclage. En remplaçant la poudre de graphite par de la silicone, on pourrait déjà optimiser de 20 à 25 % la densité énergétique d’une batterie lithium-ion.

Cet expert estime également que l’alchimie lithium-soufre est prometteuse, tout comme le lithium-air. Demain, on pourrait aussi remplacer le lithium par du manganèse. Et si on parle beaucoup des batteries solides, tous ces concepts doivent encore faire leurs preuves en matière de durabilité. Tout cela pour dire que la technologie lithium-ion a sans doute encore de belles années devant elle.