Le parc automobile professionnel français entre dans une phase charnière : les volumes continuent de croître, la motorisation bascule progressivement vers l’électrique, mais le vieillissement du parc est préoccupant. Un enjeu central pour les flottes, qui devront concilier renouvellement, transition énergétique et gestion des coûts.
Selon les données du SDES* publiées récemment, le parc professionnel français (VP+VUL) atteint 6,77 millions d’unités au 1er janvier 2025, confirmant une croissance modérée mais continue depuis cinq ans. Dans le détail, il progresse de 0,5 % sur un an et gagne près de 15 % par rapport à 2020. Cette croissance repose essentiellement sur les voitures particulières, avec 3,4 millions d’unités en circulation (+2,2 % sur un an, +17 % sur cinq ans). Les VUL, en revanche, reculent légèrement en janvier 2025 : 3,38 millions d’unités, soit une baisse de 1,1 % sur un an, et une croissance limitée à 3,2 % en cinq ans.
Un vieillissement marqué du parc
L’analyse par tranches d’âge confirme la tendance au vieillissement du parc automobile professionnel, à l’instar du parc national. Pour les VP, la hausse est particulièrement nette dans les segments les plus anciens :
- +18,7 % pour les véhicules de 25 ans et plus sur un an,
- +62,9 % pour ceux âgés de 20 à 24 ans sur les cinq dernières années.
Globalement, l’âge moyen du parc de VP en France atteint désormais 4,3 ans, retrouvant les niveaux observés à la fin des années 2010. Il était de 4,1 ans en 2024 et même de 3,7 ans en 2020.
Même constat pour les VUL : les modèles de plus de 20 ans ont bondi de 61,6 % depuis 2020. À l’inverse, les véhicules récents (moins de 4 ans) reculent, notamment les utilitaires neufs (-4,7 % en un an, -8,2 % en cinq ans). L’âge moyen du parc de VUL atteint désormais 7,1 ans, contre 6,9 ans l’an passé et 6,3 ans cinq ans plus tôt.
Une transition énergétique contrastée
La recomposition énergétique du parc professionnel à la route s’accélère :
- Les motorisations électriques connaissent une forte progression : +27 % en un an et +477 % depuis 2020 pour les VP, et +22 % et +195 % pour les VUL.
- À l’opposé, le diesel recule massivement, particulièrement sur les voitures particulières : -15 % en un an, -41,5 % depuis 2020. Les utilitaires résistent mieux, mais le mouvement est enclenché (-3 % en un an).
- L’essence a progressé de 17,5 % en cinq ans pour les VP mais commence à faiblir (-0,5 % vs 2024). Sa croissance reste en revanche plus marquée sur le segment des VUL (+17,8 % vs 2024, +113 % vs 2020).
Des usages qui évoluent
Les données du SDES mettent aussi en lumière l’évolution des usages. Du côté des véhicules particuliers, la distance parcourue continue de progresser (+2 % en un an, +29,5 % depuis 2020), avec un kilométrage annuel moyen de 17 127 km au 1er janvier 2025, en hausse de 2,2 % par rapport à 2024.
Pour les VUL, la tendance est inverse : les distances parcourues sont en légère baisse sur un an (-1,5 %) et la croissance reste limitée depuis 2020 (+6,4 %). Le kilométrage annuel moyen atteint 16 911 km au 1er janvier 2025, en recul de 2 % sur un an. Cette évolution s’explique sans doute par la fermeture de certains centres-villes et par les contraintes liées aux difficultés de circulation croissantes, qui incitent les entreprises à privilégier des véhicules hybrides plus compacts.