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Voitures électriques : des réparations plus chères, des primes d’assurance en hausse

Gestion de Flottes 23 Juillet 2025

La montée en puissance des véhicules électriques s’accompagne de défis notables pour les entreprises, leurs responsables de parc et leurs collaborateurs. La réalité économique de la transition énergétique d’une flotte reste encore difficile à appréhender. En effet, si les avantages à l’usage demeurent (énergie, entretien, fiscalité - lire le TCO Scope 2025 de l’Arval Mobility Observatory), le post-sinistre pourrait peser davantage sur les budgets. Bien choisir son assurance, ajuster les garanties et options, et surveiller les évolutions fiscales sont les clés pour maîtriser les coûts.

Des réparations 15 % plus coûteuses que pour les modèles thermiques

Selon une récente étude de la Sécurité et Réparation Automobiles (SRA) dévoilée par Le Monde, les réparations sur les véhicules électriques sont en moyenne 15 % plus chères que celles de leurs équivalents essence ou diesel. Sur certains modèles, l’écart peut même grimper jusqu’à 28 %. L’organisme a étudié plus de 800 000 rapports d’expertise réalisés entre 2023 et 2024.

Cette tendance s’explique par plusieurs éléments. Tout d’abord, les véhicules électriques sont plus lourds, ce qui entraîne des dégâts plus importants lors d’un choc. À cela s’ajoute l’utilisation fréquente d’aluminium dans la structure, un matériau plus complexe et onéreux à réparer. Enfin, elles embarquent souvent des technologies avancées (radars, caméras, capteurs ADAS), qui augmentent le coût des pièces, mais aussi le temps de main-d’œuvre nécessaire à leur remise en état.

Modèles*

Electrique

Essence

Volkswagen UP!

88

74

Renault Twingo III

76

76

Peugeot 2008 II

88

81

Peugeot 208 II

90

87

Opel Mokka II

78

74

MG ZS II

87

78

Hyundai Kona II

125

116

DS3 Crossback

93

90

BMW X1 III

128

100

*Source : SRA / Les coûts de réparation sont exprimés en base 100. Par exemple, si le nombre exprimé est de 105, cela implique que le coût de réparation du véhicule est de 5 % supérieur à celui de la moyenne des voitures françaises. Si, à l'inverse, il est de 95 %, le coût de réparation est de 5 % inférieur à celui des autres voitures.

Selon la société Opteven, entreprise d'assurance spécialisée dans la garantie panne mécanique, l'assistance et les contrats de services, le coût d’une panne d’un véhicule électrique peut atteindre 1 225 euros, soit un montant supérieur de 45 % comparé à l’essence (843 euros) et de 18 % par rapport au diesel (1 035 euros).  

Une flambée des primes d’assurance

Conséquence directe de ces constats : les tarifs d’assurance auto pour les véhicules électriques flambent. D’après le baromètre publié par Assuranceland.com, la prime moyenne annuelle pour un véhicule électrique atteint désormais 702 €, soit une hausse de 20 % en un an. Ce tarif est désormais presque au niveau de celui des voitures thermiques (722 € pour le diesel, 715 € pour l’essence).

Plusieurs raisons expliquent, là-aussi, cette inflation. Le prix d’achat plus élevé des modèles électriques augmente mécaniquement le coût des indemnisations en cas de sinistre. Les réparations plus coûteuses alourdissent les charges des assureurs, qui répercutent ces dépenses sur les assurés. Les coûts d’assistance sont aussi plus élevés du fait de devoir cibler des garages habilités à la réparation des véhicules à batteries et du manque d’équipement en roue de secours alors que les véhicules électriques sont davantage consommateurs de pneumatiques du fait de leur poids. Les crevaisons représentent ainsi 26 % des demandes d’assistance reçues par Opteven au cours du 1er trimestre 2025 sur les véhicules électriques (soit 1 dossier sur 4), contre 19 % pour les véhicules thermiques. Enfin, les mesures fiscales incitatives s’atténuent : l’exonération de la taxe sur les conventions d’assurance (TSCA), autrefois appliquée aux véhicules propres, est désormais en grande partie supprimée.

Un coût total de possession en débat

Face à cette situation, les entreprises disposent malheureusement de peu de leviers, sinon de faire jouer la concurrence entre assureurs, d’augmenter la franchise pour diminuer la cotisation annuelle, ou encore de regrouper plusieurs contrats afin d’obtenir des remises commerciales.

Malgré tout, comme le démontre cette année encore la nouvelle édition du TCO Scope, les voitures électriques conservent des atouts économiques sur d’autres postes : coût de l’énergie, entretien mécanique plus simple, fiscalité avantageuse... Mais l’augmentation des charges post-accident, qu’elles soient techniques ou assurantielles, vient tempérer l’enthousiasme initial. Entre promesses écologiques et contraintes budgétaires, la voiture électrique entre dans une nouvelle phase de maturité.

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