Les technologies changent le rapport de l’individu à sa voiture

Le 17 décembre dernier se tenait la table ronde organisée par l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise sur « Les technologies embarquées au service de la sécurité ». Elle a réuni 11 intervenants, constructeurs automobiles, équipementiers, experts de la sécurité devant plus de 250 spectateurs avertis. Pour tous, la technologie apporte de nouveaux moyens d’assistance au conducteur pour renforcer la sécurité des individus dans et à l’extérieur du véhicule. L’enthousiasme des intervenants et le dynamisme des innovations laisse entrevoir combien le rapport des conducteurs au véhicule va évoluer.

Découvrez la synthèse vidéo de la conférence :

Technologie embarquée ou voiture connectée, de nouveaux moyens au service de la sécurité

Si l’objectif de la sécurité routière a d’abord été de protéger le conducteur et les passagers, il s’agit désormais de protéger aussi les individus à l’extérieur du véhicule. De nombreux équipements et dispositifs présentés dans deux vidéos diffusées au cours de la table ronde existent d’ores et déjà. Les technologies embarquées répondent aux demandes des conducteurs, comme le montre un sondage réalisé par Bosch : « Les conducteurs souhaitent être aidés dans le freinage d’urgence, l’amélioration de la surveillance des angles morts et dans la phase de parking », explique Franck Cazenave, Directeur Marketing & Business Developpement, Bosch France.

Les technologies sont au point, le seul frein à leur développement reste le coût. Cependant, l’ensemble des intervenants, et notamment les constructeurs Volvo et Wolkswagen, ont clairement affiché un objectif « zéro accident ». « Volkswagen, comme son nom l’indique, a vocation à être proche des gens. Nous souhaitons donc que toutes les technologies soient accessibles au plus grand nombre », souligne Jacques Rivoal, Président de Volkswagen France. Pour Jean-Yves Le Coz, Professeur des Universités et Expert Leader « Sécurité Routière », Groupe Renault, la démocratisation de ces technologies se fera nécessairement, car si dans les pays développés le nombre d’accidents a drastiquement baissé, dans les pays émergents il augmente de manière exponentielle. Or, les potentiels de ventes sont bien plus forts dans ces pays, il y a donc une nécessité pour les constructeurs d’équiper leurs véhicules au juste prix. En outre, des organismes comme Euro NCAP participent à la généralisation des équipements. Bientôt, les véhicules qui ne seront pas équipés de hautes technologies n’auront plus accès au niveau « 5 étoiles ».

Si le véhicule connecté semble plus orienté « confort du conducteur », il participe aussi à la sécurité prédictive. En effet, les informations sur le temps ou les zones de verglas peuvent accroître la vigilance du conducteur. D’autres dispositifs peuvent encore être imaginés, fondés sur la communication entre les voitures ou avec les instances de régulation du trafic. Laurent Meillaud, journaliste et expert en nouvelles technologies, envisage comment il sera possible de fluidifier la circulation en limitant la vitesse des véhicules ou en régulant les feux de signalisation.

Et demain, une voiture autonome ?

Bien sûr, les technologies d’assistance à la conduite, de parking, etc., laissent entrevoir l’émergence d’un véhicule totalement autonome. D’abord parce que la majorité des accidents sont liés à des erreurs humaines. En éliminant le facteur humain, on annihile le risque d’accident. Ensuite, parce que les accidents surviennent souvent sur le trajet domicile-travail. Robert Piccoli, Conseiller Technique Travail du DISR rappelle que « le trajet domicile-travail n’est plus perçu comme un temps mort mais dans la continuité professionnelle ». En effet, ce temps est de plus en plus mis à profit par les collaborateurs pour réaliser des tâches professionnelles (appels, sms…). Or, cela implique une baisse de vigilance du conducteur. L’automatisation de la conduite permettrait là encore de renforcer la sécurité.

Cependant, au-delà du défi technologique, l’automatisation tout comme les technologies moins sophistiquées, soulèvent plusieurs questions :

  • la responsabilité : où s’arrête celle du conducteur et où démarre celle du constructeur ou de l’équipementier ?
  • le plaisir de la conduite a toujours constitué une motivation d’achat, qu’en sera-t-il avec la voiture automatisée ?

Les freins ne sont donc pas seulement technologiques, ils sont aussi réglementaires et psychologiques.

Philippe Brendel, Président de l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise l’a annoncé avec humour dès l’introduction : « Les technologies vont changer notre rapport au véhicule dans le cadre privé comme dans le cadre professionnel. On a déjà bien vu un glissement de la possession à l’usage du véhicule. Avec les technologies de sécurité prédictive, le conducteur, qui avant pilotait le véhicule, va de plus en plus lui obéir ».

Retrouvez les vidéos diffusées lors des tables rondes :

Interview de Guillaume Devauchelle, Directeur R&D de Valeo

1ère table ronde sur les aides à la conduite

2ème table ronde sur la voiture connectée