véhicules électriques écosystème

Comment l’éco-score automobile a rebattu les cartes sur le marché des flottes ? La réponse en chiffres

Marché 15 Décembre 2025

Défini et mis en place depuis fin 2023, l’éco-score automobile est attribué aux véhicules particuliers 100 % électriques qui répondent à un ensemble de critères environnementaux définis par l’Ademe. Il évalue l’empreinte carbone liée à la fabrication du véhicule, en tenant compte du lieu d’assemblage, des matériaux utilisés, du contenu et de l’origine de la batterie, ainsi que du transport entre le lieu de production et la commercialisation.

Ce score n’est pas seulement un indicateur : il est désormais un critère décisif dans l’attribution de certaines aides (dont les CEE) et dans la modulation de dispositifs fiscaux tels que les avantages en nature des véhicules de fonction réformés début 2025. Résultat : en l’espace de deux ans, l’éco-score a profondément réorienté les politiques automobiles des entreprises. Dans quelle mesure ? Voici les principaux enseignements.

Une montée en puissance progressive dans les Car Policies

Encore prudentes sur l’électrification en 2024, les flottes d’entreprise accélèrent la cadence depuis le début de l’année 2025. Plusieurs facteurs convergent : montée en maturité des entreprises sur l’électrique, structuration progressive de la conduite du changement, mais aussi renforcement des contraintes réglementaires et fiscales.

Ainsi, les chiffres le confirment : la part de marché des véhicules particuliers 100 % électriques atteint 23,4 % des immatriculations à fin novembre, avec une part des véhicules éco-scorés qui s’établit à 66,4 % des mises à la route électriques contre 50,7 % pour l’année 2024. L’évolution mois par mois montre une dynamique très nette. En janvier 2024, seuls 31,2 % des véhicules électriques immatriculés par les entreprises étaient éco-scorés. En novembre 2025, cette part atteint 78 %. Par ailleurs, les volumes progressent fortement : 35 239 BEV éco-scorés en 2024 contre 62 115 entre janvier et novembre 2025, soit près du double sur une période comparable. Le marché bascule donc progressivement vers un mix électrique où les modèles éco-scorés deviennent la norme.

immat BEV éco-scorés à dec 2025

Source AAA Data - Retraitement Arval Mobility Observatory

La réforme des avantages en nature et la TAI, puissants accélérateurs

Les évolutions fiscales de 2025 ont joué un rôle essentiel dans cette transition, garantissant « une préférence européenne » aux constructeurs automobiles. Pour mémoire, la réforme des avantages en nature (AEN), entrée rétroactivement en vigueur au 1er février 2025, autorise un abattement fiscal de 70 % dans la limite de 4 582 € aux seuls véhicules électriques éligibles au label environnemental. Cette distinction a immédiatement renforcé l’attractivité des modèles éco-scorés dans les flottes.

De même, dans le cadre de la Taxe Annuel Incitative (TAI) au verdissement des flottes, la loi distingue désormais les véhicules à très faibles émissions (VTE) (électriques ou hydrogène) et les véhicules à faible empreinte carbone (VEC) (uniquement ceux éligibles à l’éco-score). Ces derniers bénéficient d’un taux de majoration favorable dans le calcul de la taxe, renforçant leur avantage économique.

Au final, ces mesures rendent clairement plus compétitifs les modèles 100 % électriques produits en Europe en termes de TCO.

>> TELECHARGEZ LE TCO SCOPE 2025

Un choix également porté par la RSE et l’image de marque

Au-delà des considérations économiques et réglementaires, le choix d’intégrer l’éco-score dans les Car Policies relève aussi de la stratégie RSE. Réduction mesurable de l’empreinte carbone de la flotte, cohérence avec les objectifs de décarbonation, renforcement de l’image employeur auprès des collaborateurs et des parties prenantes… pour de nombreuses entreprises, privilégier des véhicules électriques éco-scorés est désormais un élément de communication autant qu’un levier environnemental.

Les néo-constructeurs chinois veulent produire en Europe pour rester dans la course

Face à ce changement de paradigme, les nouveaux constructeurs chinois ont bien compris qu’ils devaient s’adapter. Les annonces ont été nombreuses ces derniers mois, et à ce jour on dénombre pas moins de 13 projets d’usines sur le continent européen, dont 7 confirmés et 6 en négociation.

BYD figure parmi les plus avancés. La marque s’apprête à produire ses premières voitures électriques en Europe, depuis sa nouvelle usine de Szeged en Hongrie. Les tests de préproduction devraient débuter au premier trimestre 2026, avant un démarrage en série prévu au deuxième trimestre. Le constructeur chinois a confirmé aussi l’ouverture de son usine en Turquie, la deuxième destinée au marché européen. L'objectif annoncé est de produire 150 000 véhicules par an dès fin 2026-début 2027. Enfin, un troisième site devrait voir le jour en Espagne.

>> LIRE AUSSI : Les marques chinoises en entreprises en 2025

Au rythme actuel, les véhicules électriques éco-scorés devraient représenter plus de 80 % des immatriculations BEV en entreprise début 2026. L’éco-score s’impose donc comme un standard industriel, fiscal et RSE, durablement inscrit au cœur des Car Policies.

Afficher plus Afficher moins