(Paris, le 6 septembre 2019)
Les signes se multiplient, notamment sur le marché chinois mais pas que… La pile à combustible est de plus en plus considérée comme un complément à la batterie dans la famille des véhicules électriques.
L’été a d'ailleurs été riche en annonces sur le front de la pile à combustible. BMW, qui a envoyé un certain nombre de signaux depuis quelques mois, a confirmé que le premier modèle à hydrogène serait un X5. Ce SUV sera proposé en petite série afin de tester la demande, au début de la prochaine décennie. L'annonce a été faite par Klaus Fröhlich, le patron de la recherche. Le vrai rendez-vous est fixé à 2025. A cette date, le constructeur allemand sera en mesure de proposer un véritable modèle de série, en partenariat avec Toyota.
Il y a aussi du mouvement du côté des équipementiers. Après Bosch, le numéro 1 mondial de l’équipement auto, qui a dévoilé ses intentions en avril dernier, c’est au tour de Continental Automotive de se lancer dans l’hydrogène. L’équipementier allemand a inauguré outre-Rhin un laboratoire dédié à la pile à combustible, ouvert en coopération avec l’Université technique de Chemnitz. Le laboratoire comprend notamment un banc d’essai à hautes performances, qui permet de tester les piles d’une puissance jusqu’à 150 kW (et à terme jusqu’à 300 kW). Le site permettra de simuler différentes conditions de circulation et de charge, avec des températures, des pressions et des conditions d’humidité différentes, afin d’observer l’impact sur l’autonomie. Continental estime que les piles à combustible peuvent être une solution adaptée aux véhicules de grandes dimensions et aux véhicules utilitaires, qui ont besoin d’une meilleure autonomie.
Côté français, on sait que Faurecia et Plastic Omnium sont très impliqués dans cette filière. Le premier a choisi cet été le site de Bavans, dans le Doubs, pour y établir son centre mondial de recherche sur le réservoir à hydrogène.
En Chine, l’industrie automobile accélère également. Ainsi, Great Wall va se doter d'un nouveau centre de recherche et développement à Jiading, dans la banlieue de Shanghai. Il a signé en ce sens un contrat de coopération avec les autorités locales, qui veulent faire de ce territoire une vitrine de classe mondiale pour l'industrie automobile. Le centre sera axé sur les nouvelles technologies, dont l'hydrogène. Le district de Jiading a décidé d'investir l'équivalent de 7 milliards de dollars dans un plan de développement de cette forme d’énergie à l'horizon 2025.
Great Wall est un constructeur déjà engagé dans ce domaine. Membre de l'Hydrogen Council, l'industriel a fait des acquisitions pour renforcer ses compétences. Il s'est offert récemment Shanghai Fuel Cell Vehicle Powertrain, un fabricant de piles à combustible. Par ailleurs, il dispose d'un centre dédié à l'hydrogène à Baoding (province du Hebei), où il peut développer et tester des composants pour les véhicules à hydrogène. Le site permet de valider toute la chaîne, depuis la production d'hydrogène par électrolyse jusqu'au remplissage du réservoir, en passant par le stockage. Le constructeur chinois a prévu de sortir son premier modèle à pile à combustible en 2020, sous la marque Wey. Il sera développé sur une plateforme dédiée à l'électrique. Une flotte sera par ailleurs déployée en 2022, lors des JO d'hiver à Pékin.
Par ailleurs, DongFeng va aussi entrer sur le marché de l’hydrogène. Partenaire et actionnaire du groupe PSA, ce constructeur chinois a passé un accord de coopération stratégique avec la ville de Xiangyang (province du Hubei), l’institut de recherche de l’énergéticien chinois SPIC (State Power Investment Corporation) et l’Université technologique de Wuhan.