(Paris, le 27 octobre 2016)
C’est en Bavière, sur l’autoroute A9 (Munich-Berlin) qui a été retenue par le gouvernement fédéral comme banc de test pour l’industrie automobile, que la marque allemande aux anneaux a choisi de faire tester un véhicule de développement. Cette A7 n’a qu’une seule caméra (contre 8 pour les futures Tesla en production), mais également deux lidars (un à l’avant, l’autre à l’arrière), en plus des radars et capteurs à ultrasons. L’auto a pour nom Jack (bien qu’elle arbore la mention AI, comme intelligence artificielle) et totalise 82 000 km en roulage autonome.
L’ergonomie est soignée à bord, avec deux boutons sur les branches en bas du volant (avec la mention AP, pour activer le mode automatique ou reprendre le contrôle en manuel), un petit afficheur déporté (placé sous l’écran central) pour signaler le mode de pilotage en action et une large bande lumineuse qui surplombe la planche de bord dont la couleur varie en fonction du mode de conduite (bleu pour la conduite autonome, orange pour alerter le conducteur et rouge pour la reprise du mode manuel).
Ce prototype se montre aussi « social ». L’A7 autonome est en en effet capable d’anticiper sur le trafic et adapte sa trajectoire en fonction des autres véhicules, avec toujours une grande fluidité. L’objectif est de rassurer les conducteurs, en indiquant sur l’afficheur déporté ce que la voiture va faire (par exemple, doubler et se rabattre). On se sent tellement en confiance qu’on en oublie presque que c’est un ordinateur qui pilote.
Certes, l’A7 peut se montrer hésitante. Elle peut mettre son clignotant et se raviser, car elle a détecté une voiture qui arrive un peu vite sur la gauche et va choisir de la laisser passer. Elle va se méfier aussi des camions, qui parfois se déportent sur le côté, et freiner de façon préventive. Mais, elle gère plutôt avec finesse les situations.
On en regretterait presque la fin du mode autonome, quand vient le moment d’appuyer à nouveau sur les branches du volant pour repasser en conduite manuelle.
L’an prochain, c’est avec le Traffic Jam Pilot qu’Audi proposera de lâcher les mains du volant sur la nouvelle A8 (si la législation l’autorise). Et on sent bien que la marque aux anneaux en a sous le pied. Sans doute plus que Tesla. Mais, à la différence du vibrionnant constructeur américain, l’Allemand ne prendra pas le risque de lancer une technologie qui n’a pas fait ses preuves sur la route à l’occasion de tests intensifs.