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(Paris, le 10 juillet 2020)

Depuis le début de l'année, les hybrides rechargeables sont les grandes gagnantes du marché automobile en entreprise. Ce segment affiche en effet les plus fortes progressions en termes d'immatriculations, toutes énergies confondues.

Au premier semestre, les immatriculations de VP et de VUL hybrides rechargeables ont en effet augmenté (ou plutôt, bondi) de + 122,89 % à 8 597 unités, avec une part de marché encore modeste de 2,83 %, mas qui ne devrait pas manquer d'évoluer à la hausse dans les prochains mois.

Ce bond en avant est facile à expliquer. L’effet d’aubaine joue à plein, en raison de la réintégration du bonus de 2 000 € accordé à ce type de véhicules dans le cadre du plan de relance du gouvernement. Cette prime, réclamée de longue date par les constructeurs français, permet de gommer le surcoût de cette technologie qui associe un moteur électrique et une batterie rechargeable, avec le moteur thermique.

Et si les industriels nationaux ont eu gain de cause, c’est parce qu’ils proposent désormais une large gamme de modèles. C’est surtout vrai chez PSA, avec des produits chez Citroën (C5 Aircross), Peugeot (3008, 508 et 508 SW Hybrid), DS (DS7 Crossback e-tense) et Opel (Grandland X Hybrid). Pour sa part, Renault vient tout juste de lancer le Captur et la Mégane en version e-tech Plug-in Hybrid. Des modèles qui restent dans la limite des 45 000 € et ont une batterie annonçant une cinquantaine de km en mode électrique.

Il était temps, car les constructeurs français étaient notoirement en retard par rapport aux Allemands (Audi, BMW, Mercedes, Volkswagen) et à un ténor du Premium comme Volvo. La technologie hybride rechargeable permet de rendre plus vertueux un SUV ou une voiture de sport. Selon le cycle WLTP, une BMW 330e ne rejette par exemple que 39 grammes de COpar km. C’est un résultat plutôt appréciable, même si on sait très bien que la voiture roule ensuite avec le seul moteur essence quand la batterie est à plat.

L’hybride rechargeable est une façon de s’habituer à l’électrique. Le véhicule démarre sur le mode électrique et il ne consomme pas d’essence, ou peu, en mode urbain. On peut d’ailleurs bloquer le mode ZEV pour circuler en mode zéro émission au cœur des villes. Chez BMW, un mode permet même d’adapter le fonctionnement de la batterie en fonction des zones à faibles émissions. Et si la batterie est vide ? Il est toujours possible de programmer la voiture pour qu’elle conserve le peu d’énergie qui lui reste pour plus tard, voire solliciter un peu plus le moteur pour recharger en roulant.

L’avantage évident est qu’une hybride plug-in n’oblige pas son conducteur à rentrer à pied quand on manque de bornes ou qu’on n’a pas la bonne carte. Par contre, la technologie reste chère et alourdit le véhicule. Mais elle a l’avantage de réduire sensiblement le CO2, ce qui est vital pour le calcul des émissions étant donné l’obligation de respecter dès cette année le seuil des 95 g pour la moyenne de la gamme. Par prudence, les constructeurs ont choisi de faire des plateformes multi-énergies, où on peut produire sur une même ligne cette version, en plus des traditionnels moteurs essence ou Diesel. D’abord apparu en 2012 en Europe, chez Volvo, ce type de véhicule fait depuis, de plus en plus d’adeptes.

Pour le moment, les hybrides rechargeables représentent un tiers des ventes de véhicules électrifiés. Il sera intéressant de voir si la croissance va se poursuivre.