Le Japon déjà prêt pour la conduite automatisée

Alors que la France met péniblement en route son programme sur le pilotage automatique, les constructeurs nippons présentent des véhicules sans chauffeur dans le cadre du congrès ITS de Tokyo.

Le patron de l’alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a été nommé en France par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, chef du projet sur la conduite automatisée. Il s’agit de l’un des 34 plans pour la relance industrielle de la France. Pourquoi pas ? Il est vrai que Nissan a annoncé son intention de lancer dès 2020 des véhicules autonomes. L’un d’eux est d’ailleurs dans la rue : il s’agit de la Leaf que les pouvoirs publics ont autorisé à circuler sur les voies publiques au pays du soleil levant. Mais, l’allié de Renault n’est pas le seul dans ce cas.

A l’occasion du congrès ITS de Tokyo, qui a lieu cette semaine, plusieurs constructeurs organisent des démos de voitures capables de rouler sans chauffeur. C’est le cas par exemple de Toyota, qui a l’équivalent sous la marque Lexus d’une Google Car, et qui prévoit de lancer dès 2015 un système permettant de rouler en mode automatique sur l’autoroute. Le géant japonais va combiner un système de communication sans fil et un autre basé sur le repérage du marquage au sol pour rendre le véhicule capable d’anticiper sur les ralentissements et de tenir le cap sans intervention humaine. Toyota a aussi mis au point un système qui donne un coup de volant pour éviter les piétons, quand le freinage automatique d’urgence n’est pas suffisant pour éviter le choc. Honda va également présenter pour la première fois en public des voitures autonomes.

Sans surprise, les constructeurs de l’archipel sont au même niveau que les allemands et les américains. Depuis des années, ils développement des systèmes d’aide à la conduite et testent de façon intensive la communication avec les autres véhicules et l’infrastructure. Subaru profite par exemple du congrès ITS de Tokyo pour montrer la dernière évolution de l’Eysight. Ce système, basé sur une caméra très sensible, reconnaît par exemple les marquages au sol et permet de gérer automatiquement la direction sur l’autoroute. Il identifie aussi les autres véhicules*, les piétons et les vélos et sait même anticiper sur un freinage en détectant l’allumage des feux stop. L’Eyesight de nouvelle génération sera lancé dès 2014.

L’aide à la conduite se traduit aussi par des choses simples. Outre l’aide au recul, avec la détection d’obstacles potentiels par des caméras aux quatre coins de la voiture, Subaru et Nissan proposent par un exemple un système qui empêche les fausses manœuvres. Si le conducteur confond la première et la marche arrière et avance vers un mur, l’accélérateur va se durcir pour éviter la collision.

Signalons également l’arrivée du parking automatique sans conducteur, géré à distance depuis un smartphone chez Honda. Une techno pour le moment encore expérimentale.

Tout ça pour dire que les japonais ont déjà des voitures qui roulent toutes seules. Et en plus ils vont les lancer d’ici deux ans pour les premiers modèles. A part ça, la France n’est pas en retard. On espère qu’un représentant de l’équipe Montebourg a prévu de faire un tour à Tokyo cette semaine, ou qu’au moins McKinsey – qui conseille si bien Bercy – va envoyer quelqu’un de son bureau japonais.

*y compris ceux qui arrivent sur les côtés et aux intersections.

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