salon

(Paris, le 18 mars 2019)

Renault et PSA ont déployé tous les deux des modèles électrifiés au salon. Avec des nuances dans l’approche technique.

Alors que ce salon n’a jamais été aussi électrique, Renault a paradoxalement assez peu profité de ce contexte. Certes, la marque n’a pas manqué de souligner qu’elle avait vendu à ce jour 200 000 VE depuis le lancement de sa gamme Z.E en 2011 (dont  100 000 en France). Mais, elle n’avait pas de nouveauté à présenter à Genève. La surprise est venue en fait de la nouvelle Clio et de sa technologie e-Tech. Ce système, qui  a fait l’objet de 150 dépôts de brevets, se compose de deux moteurs électriques et d’une batterie lithium-ion de 1,2 kWh dans sa configuration non rechargeable. Il est associé à une boîte à crabots issue de la compétition et dépourvue d’embrayage. C’est un système « trois en un » qui permet, en fonction des conditions de roulage, de faire fonctionner la Clio en mode électrique (en ville au décollage), en hybride série et en hybride parallèle. L’e-Tech est une petite merveille de technologie qui permet de réduire de 40 % la consommation en milieu urbain. Renault assure par ailleurs que ce système e-Tech apporte plus de réactivité et de plaisir de conduire. Il faut noter par ailleurs que ce même dispositif pourra aussi faire de l’hybride rechargeable avec des batteries plus importantes. C’est prévu un peu plus tard pour le Captur.

Chez PSA, l’offensive dans l’hybride rechargeable continue. Alors que les commandes viennent d’ouvrir pour la DS7 Crossback e-Tense, Peugeot a fait sensation avec la 508 Peugeot Sport Engineered, dérivée de la berline 508 Hybrid. Ce véhicule préfigure une future ligne de modèles électrifiés à hautes performances développés par le service compétition de la marque. Dotée de trois moteurs (un PureTech à essence de 200 ch et deux blocs électriques, l’un de 110 ch placé à l’avant et l’autre de 200 ch situé à l’arrière), cette 508 développe les mêmes performances qu’un véhicule thermique de 400 ch. Et ce n'est pas un concept, puisque la version de série est prévue dès 2020.

L’autre vedette du stand Peugeot était la e-208, la version zéro émission de la nouvelle 208. Ce modèle, élaboré sur la base de la plateforme CMP (Common Modular Platform) multi-énergies, propose une autonomie jusqu’à 340 km selon le protocole d’homologation WLTP, grâce à sa batterie de 50 kWh. Dotée d’un moteur d’une puissance de 100 kW (136 ch) et d’un couple de 260 Nm, la citadine française entend rivaliser par ses qualités routières. Peugeot a prévu trois modes de conduite (éco, normal et sport) et deux modes de freinage régénératif. Par ailleurs, le confort thermique a été soigné avec une résistance chauffante de forte puissance (5 kW), une pompe à chaleur et une régulation automatique de la température de l’habitacle. La marque au lion espère par ailleurs faire la différence par les services liées à la recharge (Easy Charge, Trip Planner et e-coaching) et à la mobilité (Mobility Pass). La e-208 est le second modèle électrique de nouvelle génération du groupe, avec la DS3 Crossback e-Tense (dont les commandes ont débuté aussi à l’ouverture du salon de Genève).

Pour sa part, Citroën a fait le show avec l’Ami One Concept, un petit véhicule électrique de 2,50 m de longueur pour  1,50 m de largeur et de hauteur. Il peut accueillir deux personnes et se veut une alternative en matière de mobilité urbaine. Le digital est au cœur de l’expérience de conduite avec un accès à bord grâce au smartphone. La marque aux chevrons a annoncé par ailleurs un système permettant de louer ce modèle pendant une durée comprise entre 5 mn et 5 ans !

Enfin, le groupe PSA a réaffirmé son intérêt à Genève pour l’hydrogène. Le patron de l'ingénierie et de la qualité, Gilles Le Borgne, a souligné que cette technologie était nécessaire, en complément de l’hybride rechargeable et de l’électrique pour relever les défis liés au CO2. Cet expert a rappelé que le groupe avait développé la pile GENEPAC en 2005 avec  le CEA. Les travaux de recherche ont redémarré dans l'hydrogène, avec le concours des équipes d'Opel à Rüsselsheim en Allemagne. PSA a décidé d'intégrer la technologie dans des utilitaires (domaine dans lequel il est leader en Europe). Ce ne sera pas une pile "full power", mais une pile de moyenne puissance combinée avec de la batterie afin de réduire les coûts. Sans donner de noms, le groupe a affirmé travailler avec un consortium. Il a aussi un partenaire pour la recharge en hydrogène. Les véhicules seront utilisés dans une logique du laitier, avec une tournée qui les ramène au même endroit. PSA précise que la technologie est "significativement" plus chère que la batterie à ce stade.