(Paris, le 17 janvier 2020)
Il faut se rendre à l’évidence : l’automatisation de la conduite passera d’abord par des véhicules spéciaux. La technologie reste encore trop chère et trop complexe pour concerner le grand public.
Volkswagen a été l’un des premiers constructeurs à prendre position sur le sujet. La marque, qui a développé une filiale à part et travaille avec Ford sur la conduite automatisée, estime en effet que les premières applications concerneront le marché professionnel de la mobilité. VW vient d’ailleurs de signer un accord avec le Qatar pour fournir des navettes et des bus autonomes à l’occasion de la Coupe du monde de football en 2022. Ces véhicules pourraient d’ailleurs continuer à circuler à Doha après l’événement. Plus récemment, c’est Toyota qui a fait des annonces similaires. Le constructeur japonais pense qu’il est plus facile de déployer des fonctions avancées de conduite autonome dans les véhicules à usage spécifique, tels que les taxis et autres véhicules de flotte. Ces véhicules pourront être pilotés à distance par des opérateurs. Précisons au passage que Toyota a prévu justement de proposer des navettes autonomes pour les JO de Tokyo cette année.
Aux Etats-Unis, Daimler et Bosch viennent de lancer un projet pilote à San José (Californie) de transport à la demande autonome sur la base d’une Classe S. Sous la supervision d’un conducteur, les véhicules font la navette entre l’ouest de San José et le centre-ville de la métropole californienne, le long des artères principales de la ville. On accède à bord au moyen d’une application. Ce projet test permettra à Bosch et à Mercedes-Benz de collecter de précieuses informations pour développer leur système de conduite autonome de type SAE, niveau 4/5. Les deux partenaires espèrent en apprendre davantage sur la manière dont on peut intégrer des véhicules autonomes dans un système de mobilité multimodal.
La France mène aussi des opérations de ce type. Renault et Transdev font déjà tourner des ZOE autonomes près de Rouen et à Saclay. L’opérateur de transport public a déjà transporté plus de 3,5 millions de passagers dans le monde, dans le cadre de ses services de transport en véhicules autonomes. Il dispose d’un large retour d’expérience sur les solutions de mobilité partagée existantes sur le marché en collaborant avec ses différents partenaires dont Lohr, EasyMile, TORC Robotics et Renault.
Malgré tout, certains acteurs continuent à annoncer le déploiement de la conduite autonome sur des véhicules particuliers. BMW parle toujours de 2021 mais avec un niveau 3 (un niveau que PSA n’entend pas dépasser pour des raisons de coût, jugés excessifs pour les clients), tandis que Hyundai mise sur 2025. Une chose est sûre toutefois, l'autonomie complète, c'est à dire celle de niveau 5, n'est pas pour demain. D'ailleurs, elle avait quasiment disparu des allées du dernier CES de Las Vegas...