valeo

(Paris, le 7 février 2020)

Bien placé pour répondre aux trois défis majeurs que sont l’électrification des motorisations, la voiture autonome et la mobilité digitale, l’équipementier français Valeo a développé tout un portefeuille de solutions.

• Dans une voiture, environ 80 % des composants sont fournis par des sous-traitants. Le grand public connaît généralement assez peu le nom de ces équipementiers, même si certains comme Bosch et Valeo justement, ont su communiquer pour faire reconnaître leur savoir-faire. Le groupe français profite d’événements comme le CES de Las Vegas pour se mettre en avant, notamment dans le domaine de la voiture autonome. Grâce à son expertise dans les capteurs à ultrasons (les bip bip de recul), Valeo a par exemple été pionnier du stationnement en mode automatique (le Park Assist que Volkswagen a aidé à démocratiser). Par la suite, il a développé des systèmes de détection d’angle mort et de franchissement de ligne. Il s’est surtout fait un nom dans l’automatisation de la conduite en développant des lidars (un capteur laser). Cet équipement a été adopté par certains constructeurs dont Audi.

Cette année, l’équipementier a profité de la « grand-messe techno » de Vegas pour dévoiler un prototype de "droïde" de livraison autonome du dernier kilomètre. Le robot eDeliver4U, développé avec le spécialiste chinois de la livraison de repas à domicile Meituan Dianping, a surtout vocation à être une vitrine de son savoir-faire dans la conduite autonome. Il peut se déplacer jusqu'à 12 km/h de manière autonome dans des environnements urbains et dispose d'une autonomie de 100 kilomètres.

Lors de sa dernière journée pour investisseurs, qui s’est tenue en décembre à Paris, Valeo a exposé un Range Evoque autonome. Ce véhicule a roulé dans Paris en mode automatisé, et en particulier de nuit sur la place de l’Etoile. La campagne a permis de mettre au point un système de détection des véhicules et de prédiction de leur trajectoire. Le groupe a par ailleurs fait savoir qu’il collaborait avec Waymo (la filiale de Google qui développe des robots-taxis), notamment sur un système qui assure le nettoyage des capteurs de la voiture autonome et garantit donc leur efficacité.

• Il est un autre domaine où Valeo expose des idées fraîches, c’est dans celui du bien-être. Des solutions ont été développées pour analyser le niveau de stress et la température corporelle. En fonction de l’état du conducteur, la voiture peut ajuster la climatisation, l’ambiance olfactive et l’éclairage afin de favoriser une ambiance zen ou plus active. Par ailleurs, Valeo travaille aussi sur la qualité de l’air intérieur avec des capteurs mesurant les particules.

• Dans le domaine de la connectivité, le groupe a aussi de l’expertise. Il a développé des solutions pour l’autopartage à base de clé numérique, mais aussi de véritables trouvailles comme le dégivrage à distance par smartphone. Plus anecdotique, le développement d’une caméra d’intérieur qui pourra aussi servir à prendre des selfies en voiture et à transmettre la photo… Le plus spectaculaire est toutefois le procédé qui permet de voir « à travers » le véhicule qui se trouve devant, en relayant le flux vidéo de sa caméra embarquée directement sur l’écran de bord par une liaison sans fil.

• Mais, c’est surtout dans l’électrification que l’équipementier entend se faire une place. Pionnier du « stop & start », il a anticipé sur le développement de la tension de bord à 48 volts. Cette forme d’hybridation légère commence à se généraliser car elle permet de réduire les émissions de CO2 à moindre coût. Valeo mise également sur la technologie 48 volts pour proposer des petits véhicules électriques plus abordables. Pour moins de 10 000 euros, il serait possible de développer une voiture aux performances limitées (100 km/h en pointe, 100 km d’autonomie) mais adaptée à la ville et aux pays émergents. Le groupe est par ailleurs un spécialiste de la haute tension, grâce au concours de son partenaire Siemens avec lequel il a monté une société commune. Du moteur électrique à la gestion thermique de la batterie, l’équipementier dispose de toute une palette de solutions. Et ces composants rapportent plus que sur une voiture thermique. Valeo est d’ores et déjà sous le capot de modèles-phare comme la Renault ZOE 2, la e-208 de Peugeot et surtout la nouvelle Volkswagen ID3. Si le groupe n’entend pas se positionner sur les cellules de batteries, il est convaincu que l’électrification va s’imposer rapidement et que ce sera pour lui un relais de croissance.