(Paris, le 9 juillet 2018)
Pour ceux qui en douteraient encore, Volkswagen a bien pris le virage du numérique sous l’impulsion de Johann Jungwirth, le Chief Digital Officer du groupe.
Celui qui se fait appeler « JJ » a initié une véritable révolution culturelle qui se traduit par plus de passerelles entre le réel et le virtuel. La volonté est par exemple de faire travailler ensemble les designers et les experts du digital dans trois studios baptisés Volkswagen Group Future Centers, et qui sont situés à Potsdam, en Californie et en Chine. La convergence des métiers va permettre de redéfinir l’interface homme-machine, les systèmes d’infotainment et les technologies liées au véhicule autonome.
Le Cebit de Hanovre a été l’occasion d’aborder d’autres questions comme l’IA par exemple. Volkswagen emploie à ce sujet le terme d’intelligence augmentée. Grâce aux réseaux de neurones, les machines vont pouvoir exploiter des données et apprendre pour prendre des décisions. Cela pourra se manifester dans bien des domaines. On pense bien sûr à la voiture autonome (un sujet sur lequel VW travaille avec la start-up Aurora, montée par des anciens de Google, Tesla et Uber). Mais, il y a aussi des cas plus surprenants comme la compétition. Chez Ducati par exemple, l’IA est utilisée pour exploiter les 60 capteurs disposés sur la moto, de façon à pouvoir analyser le comportement du pilote et l’aider à s’améliorer.
Et avec l’arrivée de l’ordinateur quantique, l’intelligence artificielle va devenir encore plus performante. Elle pourra apprendre à « la vitesse de la lumière », prédit Martin Hofmann, le Chief Information Officer de VW. Il faut dire que ces super ordinateurs, sur lesquels travaillent notamment IBM et Google, vont offrir des puissances de calcul incroyables. L’un des champs d’application concerne la structure chimique des batteries pour les véhicules électriques. Un algorithme quantique permettra à terme de simuler la composition chimique d’une batterie sur la base de différents critères, tels que la réduction de poids, la densité de puissance maximale ou l’assemblage des cellules. Il aidera à élaborer la batterie parfaite. Les experts de Volkswagen ont déjà réussi à simuler des molécules clés telles que l’hydrure de lithium et les chaînes carbonées sur un ordinateur quantique. Ils travaillent maintenant sur des composés chimiques plus complexes. Au Cebit de Hanovre, VW a aussi montré un exemple de simulation concernant les atomes d’hydrogène.
Ce n’est donc que le commencement, mais le constructeur allemand est bien le premier à miser sur cette rupture technologique pour prendre une longueur d’avance dans l’électrification et le véhicule autonome.