(Paris, le 17 janvier 2020)
D’un côté le bâton, de l’autre une toute petite carotte. La nouvelle grille de malus va faire souffrir les constructeurs – surtout ceux qui font des modèles de grande taille et avec des gros moteurs – sans pour autant que les efforts soient récompensés pour la mise sur le marché de modèles électrifiés.
Le bonus écologique est revu à la baisse cette année pour les véhicules 100 % électriques. Il passe à 3 000 € pour les entreprises (puis 2 000 € en 2021 et 1 000 € en 2022) qui bénéficient, selon le gouvernement, d’autres avantages dont l’exonération de TVS. Par ailleurs, plus question d’encourager le recours à de luxueux SUV électriques. Le bonus est limité à 3 000 € pour les modèles dont le prix de vente se situe entre 45 000 et 60 000 € et carrément supprimé au-delà. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour Audi, Mercedes ou encore Tesla. Il y a cependant des exceptions. Les VUL électriques et les véhicules à hydrogène, dont le prix est justement supérieur à 60 000 €, continueront de bénéficier d’un bonus.
D’autres pays ont eu la même approche. Même la Norvège, qui est citée en exemple et qui se fixe pour objectif de n’avoir que des véhicules zéro émission à la vente en 2025 (électriques à batterie et hydrogène) va revoir les barèmes après 2021. On pourrait citer également la Chine, qui a réduit de moitié le bonus en 2019 en vue de sa suppression en 2020.
Les industriels sont encouragés à faire preuve d’innovation et à réduire les coûts des véhicules électrifiés. Sauf qu’une étude de JATO souligne justement que le prix de ces véhicules a eu tendance à augmenter ces dernières années. En moyenne, pour un modèle 100 % électrique qui aurait coûté 100 en 2011, il faut aujourd'hui débourser 155 aux Etats-Unis et 142 en Europe. Selon la société de consulting, les constructeurs ont privilégié l’augmentation de l’autonomie plutôt que la baisse des prix.
Le fait est que c’est une avalanche de produits qui s’annonce. Cette année, les constructeurs français sont en pointe avec Peugeot (e-208 et e-2008, dont les équivalents chez Opel sont la e-Corsa et le Mokka-x-e), sachant que Citroën doit sortir une version à batterie de la C4. L’année 2020 sera aussi marquée par le lancement de la Volkswagen ID3, de la Honda-e, de la Mini électrique et de la Fiat 500 électrique. Le segment du Premium ne sera pas en reste avec la Porsche Taycan, l’Aston Martin Rapide e, la BMW ix3, la Mustang Mach-e et le roadster de Tesla. Le contexte n’entame en rien les ambitions de Volkswagen, qui a revu à la hausse ses prévisions de volumes. La marque vise l’objectif d'un million de voitures électriques fin 2023 (soit deux ans plus tôt que prévu) et 1,5 million en 2025.