diesel fiat

(Paris, le 30 janvier 2017)

Le diesel subit depuis quelques années les foudres des pouvoirs publics, des associations écologiques et même de l’opinion publique. La place prépondérante du diesel en France puise pourtant ses racines dans l'histoire de l'industrie automobile française. 

Il faut remonter à l’après-guerre et à la reconstruction de l’économie française pour comprendre les raisons de la domination du diesel dans le paysage automobile. A l’époque, seuls les camions et les tracteurs fonctionnent au diesel ; c’est donc avant tout pour soutenir les transporteurs routiers, agriculteurs et artisans que les pouvoirs publics allègent alors les taxes sur ce carburant.

Après le deuxième choc pétrolier, au début des années 80, sous l’impulsion de Jacques Calvet, alors PDG de PSA Peugeot Citroën, les avantages fiscaux accordés au diesel sont confortés par l’Etat.

Il est vrai qu’à cette époque l’industrie automobile française cède du terrain sur le plan de la technologie et de la compétitivité. PSA est l’un des rares constructeurs (avec Mercedes) dotés d’un réel savoir-faire dans les motorisations diesel. Renault prend à son tour le virage du diesel, avec un argument de vente en béton : certes plus coûteuses à l’achat, les motorisations diesel consomment moins (entre 15 et 20 %) et se revendent plus cher.

De quoi séduire des ménages et des entreprises impactés par l’envolée des prix à la pompe. Très vite, les constructeurs tricolores ne sont pas les seuls à miser sur cette énergie. Peu à peu Audi, Fiat, Ford, General Motors, Opel, Volkswagen ou encore Volvo se lancent dans l’aventure. La motorisation diesel s’impose donc comme une technologie « made in France », soutenue par l’Etat qui favorise une compétence technologique nationale et l’emploi. Dans le même temps l’essence, avec le plomb qui y est utilisé pour réduire l’indice d’octane, est parée de tous les maux. Pour n’importe quel conducteur de l’époque, rouler en diesel rime avec « moindre consommation, meilleur rendement et moindre pollution ».

 

Publicité Fiat dans les années 80 : l’engouement pour le diesel saisit les publicitaires qui ne craignent pas les comparaisons osées.

C’est la raison pour laquelle, à côté des grosses cylindrées destinées aux gros rouleurs, on voit apparaître des citadines diesel dans les gammes des constructeurs (type 205 ou Clio), alors même qu’un tel choix technique était a priori contre nature. La technologie développée par les équipementiers et les constructeurs dans les années 90 assoit encore un peu plus l’hégémonie du gazole. L’injection « common rail » à partir de 1997 améliore en effet l’efficacité du moteur et rend la conduite moins poussive. Considérée comme le « Graal » du diesel, elle est d’abord développée par Alfa Romeo et Mercedes, avant d’entrer chez PSA l’année suivante puis de se généraliser au sein de la gamme VW. Résultat, à la fin des années 90, il se vend près d’une voiture sur deux en diesel sur le marché français.

La chasse aux émissions de CO2 conforte encore un peu plus la motorisation diesel. Car celle-ci dégage moins d’émissions de ce gaz que l’essence. Primes à l’achat et autres bonus-malus lui donnent donc un coup de pouce supplémentaire. Avec à la clé de nouvelles parts de marché records en termes d’immatriculations : en 2011, plus de 70 % des véhicules vendus dans l’hexagone roulent au gazole. On achète un diesel même pour de petits trajets urbains !

CE QU’IL FAUT RETENIR

La domination du diesel pendant 30 ans en France résulte à la fois de choix politiques, technologiques et économiques. La chasse aux émissions de CO2 a encore conforté cette motorisation.

 

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