BMW i

(Paris, le 12 novembre 2018)

La marque allemande a bâti sa réputation sur la sportivité de ses modèles et l’excellence de ses moteurs. Aujourd’hui, elle met les moyens pour entrer de plain-pied dans l’électrification.

En ce moment, BMW communique beaucoup sur l’i3, dont la nouvelle batterie de 42,2 kWh autorise une autonomie de 360 km (selon le cycle NEDC corrélé). Un rayon d’action confortable qui a conduit la marque à supprimer le prolongateur d’autonomie. Et elle se montre très optimiste pour la suite, car la future i4 qui devrait sortir en 2020, est annoncée avec une autonomie comprise entre 600 et 700 km.

Parti en même temps que Renault sur la voiture électrique, le constructeur allemand n’a pas suivi le même chemin. Il a d’abord testé une Mini électrique avant d’investir dans les composants puis de lancer une citadine électrique, apparue d’ailleurs au même moment que la ZOE. Ces deux modèles résistent d’ailleurs bien au temps, puisqu’ils figurent toujours au catalogue des deux marques. La stratégie a consisté ensuite à proposer des services autour de la mobilité électrique, avec notamment une carte permettant de se recharger partout.

Mais, BMW veut passer à la vitesse supérieure. Rien qu'en 2018, les dépenses de R&D représentent 7 % du chiffre d'affaires, contre 6,2 % en 2017. La firme de Munich, qui a vendu à ce jour quelque 300 000 véhicules électrifiés (en comptant les hybrides rechargeables, qui font le gros du chiffre), va atteindre la barre du demi-million d’ici la fin 2019 et compte mettre encore moins de temps avant de passer le cap symbolique du million d’exemplaires avec une batterie rechargeable. Il faut dire que le plan produit est ambitieux : la gamme sera portée à 9 modèles hybrides rechargeables en 2019 (avec l'arrivée du nouveau X5 plug in). En tout, il y aura 25 modèles électrifiés en 2025, dont 12 électriques avec la Mini Electric, la iNext et la i4.

Comme d’autres constructeurs, BMW achète des cellules (en l’occurrence à Samsung) et assemble ses propres packs de batteries. Il va aussi travailler avec le chinois CATL, qui a installé une usine en Allemagne, et auprès de qui le constructeur allemand va acheter des cellules pour 4 milliards d’euros afin d’équiper la iNext, en 2021. La différence, c’est que le groupe a décidé d’investir 200 millions d’euros dans un centre de compétences qui va lui permettre d’approfondir ses connaissances dans les cellules et de pouvoir en conséquence dicter ses propres spécifications. En outre, BMW travaille sur des cellules renouvelables qui vont permettre d’améliorer à terme le recyclage. La marque prépare aussi un moteur électrique de cinquième génération, qui pourra se passer de terres rares. 

Pour le groupe, l'enjeu n'est pas tellement l'autonomie mais la facilité avec laquelle on recharge. C'est la raison pour laquelle il propose depuis un certain temps le service ChargeNow (que PSA a adopté). Il donne accès à 89 000 points de charge dans 31 pays du monde, essentiellement en Europe (dont 9 000 en France). La firme à l’hélice est aussi impliquée dans la société Ionity, qui a pour ambition de déployer 400 bornes de recharge ultra-rapides (jusqu’à 350 kW) d’ici 2020.

En attendant la massification de la voiture électrique, le groupe n’oublie pas les hybrides rechargeables. Il lance actuellement une plaque de recharge par induction, permettant de se passer de câbles. Sophistiqué (il est relié en wi-fi avec la voiture pour la guider avec précision), le système permet de refaire le plein en 3h30. Il pourrait même s’avérer compatible à terme avec des modèles d’autres marques.