Volvo cultive l'obsession de la sécurité

(Paris: le 2 décembre 2020)

La marque d’origine suédoise mène depuis sa création un combat obstiné pour améliorer la sécurité routière. Elle avait même promis qu’il n’y aurait plus de morts dans ses voitures neuves en 2020 !

Même si la prophétie ne va pas se réaliser tout de suite, elle pourrait malgré tout devenir une réalité d’ici quelques années. Le constructeur passé sous pavillon chinois (il appartient à Geely) a en effet beaucoup œuvré pour la sécurité : d’abord en matière de sécurité passive (ceinture trois points en 1959, systèmes de retenue), puis active (anti angle-mort, système City Safety pour éviter les piétons et les cyclistes). La prochaine étape concerne l’automatisation de la conduite, que Volvo veut commencer à apporter dès 2022.

Mais de façon globale, le marque s’investit tous azimuts. Dernièrement, elle a jeté dans le vide dix voitures neuves suspendues à une grue à 30 mètres de haut. Avec ces chocs plus violents que lors d’un crash-test conventionnel, l’objectif était de simuler aussi bien une collision impliquant une seule voiture à très grande vitesse, qu’une collision à haute vitesse entre une voiture et un camion ou un grave choc latéral infligé à une voiture particulière. Les épaves ont permis de montrer les dommages subis par les véhicules et d’aider ainsi les équipes de secours à mettre en œuvre des méthodes pour extraire les passagers aussi vite que possible.

Volvo n’hésite pas non plus à aller à contre-courant. Par exemple, la firme de Göteborg limite désormais la vitesse de ses modèles à 180 km/h (contre 250 km/h chez les Allemands). Il entend aussi limiter automatiquement à l’avenir la vitesse à proximité des écoles et des hôpitaux. Auparavant, il permettra de paramétrer la vitesse maximale quand la voiture est prêtée à un tiers (par exemple les enfants). Et ce, grâce à la Care Key, une clé qui sera installée sur toutes les voitures à compter de 2021. Plus délicat : Volvo propose de régler les problèmes de l’ivresse au volant. Grâce à des caméras de détection de vigilance et autres capteurs embarqués, il serait ainsi possible d’analyser le comportement du conducteur. En l’absence de réactions à des signaux d’alerte, la voiture pourrait limiter la vitesse, alerter le service d’assistance Volvo on Call et, en dernier recours, faire ralentir et stationner la voiture en toute sécurité. Tout cela pourrait devenir une réalité, grâce aux capteurs introduite à bord de la plateforme modulaire SPA2.

En revanche, Volvo ne condamne pas les écrans. Il estime que la technologie permet d'assister les conducteurs et de limiter les distractions. Ainsi, les systèmes de sécurité active avec freinage automatique et action corrective sur la direction sont conçus pour venir en aide au conducteur à tout moment s’il se laisse distraire ou déconcentrer, ne serait-ce qu’une fraction de seconde. Et pour gérer le multimédia, Volvo mise tout simplement sur une commande vocale avancée. Sur le nouveau XC40 Recharge 100 % électrique, elle est liée au nouveau système multimédia développé sous Android. Par la voix, le conducteur peut ajuster la température, saisir une destination, écouter ses morceaux ou podcasts préférés ou tout simplement passer un appel.

Et si le Graal venait de la voiture autonome ? La marque va intégrer un lidar très performant, mis au point par la start-up américaine Luminar dans laquelle elle a investi. L'équipement sera placé sur le toit.  Fonctionnant de concert avec un logiciel, et en croisant les informations avec des caméras et des radars, ce système permet d'avoir une meilleure perception jusqu'à une distance de 250 m. Il servira d’abord à améliorer la sécurité des futurs systèmes d’aide à la conduite (ADAS). Volvo annonce déjà une fonctionnalité de conduite autonome sur autoroute, sous réserve que l’environnement géographique et les conditions de sécurité soient réunies. A la manière de Tesla, le système sera évolutif, avec des mises à jour.

Non content d’être un chef de file, Volvo entend aller encore plus loin. Il souhaite engager un dialogue concernant le droit, voire l’obligation, pour les constructeurs automobiles d’installer des technologies modifiant le comportement des conducteurs, de façon réduire à zéro le nombre d’accidents mortels sur les routes.